Les logiciels libres
Les logiciels libres, est-ce que cela vous parle ? Au-delà du caractère « open-source » de ces derniers, c’est toute une philosophie que nous pouvons retrouver et cela comme une alternative aux solutions dites propriétaires.
Alors aujourd’hui nous vous proposons de (re)découvrir ces solutions et plus encore !
Logiciel libre, qu'est-ce que ça veut dire ?
Un logiciel est considéré comme libre par la Free Software Fondation (organisation américaine à but non lucratif fondée en 1985, dont la mission 1 est la promotion du logiciel libre et la défense des utilisateurs.), à partir du moment où il respecte ces 4 points :
La liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages
La liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à ses besoins
La liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique aussi bien la possibilité de donner ces copies que de les vendre)
La liberté d’améliorer le programme et de distribuer ces améliorations au public pour en faire profiter toute la communauté
C’est Richard Stallman, programmeur américain, qui est à l’origine de la Free Software Fondation et initiateur du mouvement du logiciel libre. Et c’est à lui que nous devons la licence publique générale GNU, aussi connue sous le sigle GPL. Cette licence protège ainsi le caractère « libre » des logiciels.
Quelques mots sur les licences
Il existe de nombreuses licences, avec chacune leurs particularités. Il nous semble intéressant d’en aborder quelques-unes, qui permettent d’entrevoir des enjeux plus importants.
La licence GPL est héréditaire, ce qui signifie que tout logiciel amélioré ou modifié sous licence GPL se verra redistribué avec la même licence.
Mais il existe des licences, comme la LGPL qui permettent au logiciel libre de s’intégrer dans le monde propriétaire. Comme par exemple : Chromium.
C’est un navigateur web libre développé par Google, qui a donc les mêmes caractéristiques que tout logiciel libre, sauf que sa licence n’est pas héréditaire. C’est-à-dire que Chromium seul est libre d’accès, mais si vous rajoutez du code, vous n’êtes pas obligé de vous en tenir aux même conditions de partage et de diffusion et ainsi rendre exclusive la partie que vous avez rajoutée. C’est ainsi qu’est né Google Chrome, qui utilise Chromium en base, enrobé d’un quelque chose à laquelle seul le propriétaire a accès.
Il est alors intéressant d’observer ces nuances pour observer les intérêts et interactions entre les logiciels dit propriétaires et les logiciels libres.
Les idées reçues
« Si tout le monde y a accès, c’est forcément moins fiable. »
Les logiciels libres ne sont pas à l’abri des virus et des piratages, effectivement, pour autant il a été constaté que « dans n’importe quelle année, on a relevé autant de défectuosités dans la communauté du logiciel libre qu’auprès de Microsoft ».
De plus, rappelons qu’une des idées du logiciel libre est le respect et la protection de son utilisateur. Vous trouverez ainsi beaucoup plus de logiciels libres conforme au RGPD et sans aucun risque que de logiciels propriétaires, qui ont plutôt tendance surveiller votre utilisation afin de collecter quelques données supplémentaires.
« Si c'est libre, alors c'est gratuit. »
Logiciel libre ne veut pas dire gratuit tout comme gratuit ne veut pas dire libre.
Si vous pouvez trouver un grand nombre de logiciels libres et gratuits, dans cette idée d’accessibilité, certains sont payants ou demandent une participation libre afin de pouvoir faire vivre le projet et rémunérer ses contributeurs.
Et de l’autre côté, de très nombreux logiciels propriétaires sont utilisables gratuitement, comme des navigateurs web ou bien les SaaS (« Software as a Service » soit logiciel en tant que service en français) tels que Gmail, OutLook, etc.
« Mais les logiciels libres ne sont pas user friendly. »
Cette idée reçue vient de l’utilisation du Terminal et de l’existence d’OpenOffice. Le Terminal est un espace qui permet d’interagir avec l’ordinateur à l’écrit, via des commandes plutôt que grâce aux icônes et bouton de l’interface graphique. Et il est très courant pour un non-informaticien de prendre la fuite lorsque nous avons affaire au Terminal pour la première fois (certains membres de la WeeeTeam pourront vous le confirmer).
Et si votre seule expérience avec le logiciel libre se résume à la tentative d’utiliser OpenOffice, il est probable que vous vous soyez arraché les cheveux malgré toute votre bonne volonté. Cependant la réalité est toute autre, et Bastien Guerry la décrit à merveille dans son article :
« Firefox est tellement user friendly que Safari, Internet Explorer et Chrome ont copié ses fonctions. Installer GNU/Linux est tellement plus facile à installer que MS Windows et MacOSX, que Microsoft et Apple font tout pour que vous n’ayiez pas à choisir par vous-même. En tant que système, GNU/Linux est tellement user friendly que les mises à jour se font sans déstabiliser la machine, grâce à des systèmes de paquetage qu’on attend encore dans le monde du logiciel non libre. »
Dans un premier temps, la pérennité.
Si les propriétaires des logiciels que vous utilisez (comme Gmail, la suite Microsoft Word etc.) décident de vous interdire l’accès à vos comptes et de suspendre votre utilisation, c’est dans leur droit. Et à ce moment-là, vous pouvez dire adieux à des heures de travail, d’échanges de mail et des outils qui vous sont indispensables pour maintenir votre activité…
C’est ce qu’il s’est passé lorsque toute la suite Adobe a été interdite d’utilisation aux Vénézuéliens. Et c’est toute une population de professionnels qui s’est retrouvé sans ses outils de travail principaux, isolée, sans possibilité de travailler avec d’autres pays utilisant ces logiciels, le tout compromettant leur source de revenu. (Heureusement la situation a pu être arrangée.)
Tandis qu’avec un logiciel libre, même si un jour la plateforme qui le gère décide de vous demander un accès payant, vous pourrez très probablement trouver d’autres versions et accès à ce logiciel qui sera redistribué ou bien accéder aux versions que vous préférez. A ce titre vous êtes assuré de la pérennité de votre solution.
Un autre avantage se situe dans la réactivité face aux dysfonctionnements.
Le caractère libre des logiciels et l’accès à leur code source permet une réactivité indéniable quant au repérage d’éventuelles failles de sécurité ou de fonctionnement et à leur correction. Le libre c’est l’avantage d’une communauté qui partage et diffuse ses connaissances.
L’aspect économique.
Comme nous l’avons vu précédemment, libre ne veut pas dire gratuit, pour autant de il existe une multitude de solutions gratuites et libres qui vous permettront d’accéder à de nombreux outils et ce, peu importe vos moyens.
La sécurité de vos données.
L’un des principes du monde des logiciels libres étant la sécurité et le respect de l’utilisateur, vos données ont plus de chances d’être réellement privées avec un logiciel libre, qu’avec un logiciel propriétaire. Ainsi si vous traitez des données sensibles ou que vous souhaitez simplement protéger vos données de collectes avec lesquelles vous n’êtes pas d’accord, les solutions libres vous apporteront plus de garanties.
Et bien Richard Stallman décrit en ces termes sa philosophie :
« Je puis expliquer la base philosophique du logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Liberté, parce que les utilisateurs sont libres. Égalité, parce qu’ils disposent tous des mêmes libertés. Fraternité, parce que nous encourageons chacun à coopérer dans la communauté ».
Cela vous permet également d’avoir une réelle maîtrise de votre environnement. Et donc d’être libre dans votre utilisation et développement. Cette idée germe des différents exemples que nous avons vu dans cet article par rapport aux logiciels propriétaires. Le but n’est pas de condamner une solution par rapport à une autre mais de donner des clefs et des pistes de réflexion pour qu’ensuite chacun puisse disposer des solutions qui lui conviennent le mieux.
De notre côté, nous apprécions l’idée d’accessibilité et de partage des connaissances, vous vous en doutez, de même que l’idée de liberté et de sécurité quant à nos solutions.
Si les solutions libres vous intéressent et que vous souhaiteriez en savoir plus, laissez nous un commentaire et dans un prochain article nous pourrions vous présenter quelques solutions libres vraiment intéressantes !
Et pour finir...
Il y a 30 ans, le 25 août 1991, Linus Benedict Torvalds publie un message, qui deviendra historique, sur un groupe consacré à l’OS Minix :
« Je crée un système d’exploitation libre (c’est juste un hobby, ce ne sera pas gros et professionnel comme GNU). J’y travaille depuis le mois d’avril, et il commence à être prêt ».
À ce moment, Torvalds ne se doutait pas que Linux, son hobby, deviendrait en quelques années un essentiel de l’informatique moderne. Eh oui, figurez-vous que Linux est partout ! Même s’il n’a pas décollé sur nos postes de travail, il est au cœur de l’ensemble des smartphones Android, il anime une bonne partie des serveurs, la quasi-totalité des supers-calculateur et on le retrouve aussi dans d’innombrables appareils électroniques ou dans les ordinateurs embarqués !
Alors Joyeux Anniversaire Linux et Joyeux anniversaire Tux !
Sources et ressources
En apprendre plus sur la Free Software Foundation
Qu’est-ce que GNU ?
Les comptes Adobe désactivés au Venezuela
Images libres de droits – Pixabay